- panouille
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I.⇒PANOUILLE1, subst. fém.Région. (sud de la France). Épi de maïs le plus souvent privé de ses grains. (Dict. XIXe et XXes.).Prononc. et Orth.:[panuj]. Lar. Lang. fr.:,,on trouve aussi les formes masculines: panouil et panouillon``. Étymol. et Hist. 1823 (J. B. L., Gasc. corr.); 1868 (LITTRÉ). Empr. au prov. panouio, panoulho «spathe de maïs ou de millet», v. MISTRAL, a. prov. panolha «panicule du roseau» (1402 ds PANSIER t.3), du lat. panicula «panicule», v. ce mot. L'aire du mot s'étend jusqu'à la frange sud du domaine d'oïl, de la Vendée à la Bourgogne, et il est bien représenté dans les parlers régionaux, sporadiquement au masc. (panouil, 1796, Détails sur l'agriculture du Département du Lot et Garonne ds Feuille du cultivateur, t.6, p.274), v. FEW t.7, pp.570-571.II.⇒PANOUILLE2, subst. fém.Pop. Personne maladroite, peu maligne. Synon. niais, sot. Il fallait choisir entre la vérité... Et la soupe, si délayée fût-elle. On n'hésita pas. Vingt têtes furieuses crièrent au mécontent: «Non mais, t'as tout d'la vache! Tu voudrais-t-il des bécasses ou du saumon? Pis avec ça? Ah! c'te panouille!» (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 43).Prononc.:[panuj]. Étymol. et Hist. 1900 «sot, niais» (NOUGUIER [Lyonnais], Notes manuscr. dict. Delesalle, p.201). Prob. mot des domaines fr.-prov. et prov., issu d'un dér. du lat. pannus «pièce d'étoffe» (v. pan1) comme le fr.-prov. panosse et avec la même évol. sém. que ce dernier; à rattacher à des termes comme le prov. panolh (masc.), panolha (fém.) «pièce d'étoffe attachée au dessus de la queue de la brebis (pour empêcher l'accouplement)» (v. ALIB.; J. A. CHABRAND et A. DE ROCHAS D'AIGLUN, Patois des Alpes cottiennes et en part. du Queyras, Grenoble, Paris, 1877; MISTRAL, s.v. panoui, panoulh; FEW t.7, p.557a), le prov. panoucho (fém.) «vieux linge» et «femme en haillons, guenipe, niaise, homme sans énergie» (v. AVRIL, Dict. prov.-fr. et MISTRAL; cf. panouchia «chiffonner» et «niaiser, s'amuser à des riens» AVRIL, loc. cit.; v. FEW t.7, p.554a), et panouchoun (masc.) «chiffon» et «petit niais, imbécile» (Var, v. MISTRAL), a. lyonn. panaman littéralement «essuie-mains» et p. ext. «homme sans énergie, chiffe molle» (1658, La Bernarda-Buyandiri, I, 169 ds Textes litt. en dial. lyonnais, éd. S. Escoffier et A. M. Vurpas, p.72; v. FEW t.7, p.561a et b).III.⇒PANOUILLE3, subst. fém.Arg. de théâtre. Petit rôle, figuration. Un an d'ennui à la Comédie-Française à ne jouer que des «panouilles», dignes d'un débutant et un seul rôle: un vieillard dans «L'Otage» de Claudel. J'ai préféré partir (L'Express, 16 juin 1969, p.52, col. 3).Prononc.:[panuj]. Étymol. et Hist. 1969 «petit rôle, figuration» (RIV.-CAR.). Prob. de l'arg. panne «rôle insignifiant» (v. panne3) avec infl. de panouille2 pour la finale.1. panouille [panuj] n. f.ÉTYM. 1868; forme dialectale du bas lat. panucula, du lat. class. panicula (→ Panicule), de panus « épi ».❖♦ Régional. Épi de maïs, surtout égrené.REM. On trouve aussi la forme panouil [panuj] n. m. (1796) et, dans le même sens ou au sens de « petit épi de maïs », le dér. panouillon [panujɔ̃] n. m. (attesté fin XIXe).————————2. panouille [panuj] n. f.ÉTYM. 1899, Esnault; de panais, par substitution de suffixe.❖♦ Pop. Maladroit, balourd, niais.
Encyclopédie Universelle. 2012.